Installations > 2011 > Jodoigne
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Descriptif de l'installation
  • Emplacement : Jodoigne
  • Implantation : Installation dans la Chapelle Notre Dame
  • Date : Octobre-Novembre 2011

La nuit est enceinte de la lumière. Fiat lux. Post tenebras lux.
La lumière, qu’elle soit divine, spirituelle, rayonnement, illumination, trouve un écho dans la physique de la lumière (vibration, ondes, quanta, probabilités, principe d’incertitude, courbure de l’espace-temps …). Dans cette quête de la lumière, il y a aussi une recherche de l’origine, d’un temps où ombre et lumière étaient une et même chose (et qui fait référence à la purée cosmique initiale). Lumière des racines, de la nuit du monde, de l’origine du monde, lumière des forces fécondantes. La lumière brille comme un œil du temps : elle creuse le passé comme une braise, elle creuse le cœur de l’arbre, elle creuse la terre de nos racines. C’est le chant de l’arbre, le dialogue entre la chlorophylle et l’hémoglobine.

Les dieux meurent. Les hommes meurent. Les œuvres meurent. L’humanité disparaîtra avec le soleil.
Reste donc l’acte conscient et le lien qu’il crée. Hic et nunc.
La sculpture d’arbre me confronte à l’existentialisme. Sisyphe semble emprunter le trajet de la sève, des racines aux feuilles pour redescendre ensuite dans les racines, de la lumière jusqu’au tréfonds de sa condition humaine.
Sisyphe est éveillé, révolté contre tout obstacle à la pleine conscience et à sa passion pour la vie. Et la pierre devient œuf, oiseau.
La sculpture d’arbre est œuvre de Sisyphe. Petits veilleurs, debout, vivants.
Bien sûr, comme l’arbre, Sisyphe est dépendant de cette lumière qui le nourrit. Bien sûr il est prisonnier de ses racines. Mais il y a l’oiseau : l’oiseau est la liberté de l’arbre. Légèreté. Par l’amour de la vie, Sisyphe renverse les dieux de leur piédestal. Les dieux ont perdu leur ciel et leur socle. Reste le socle. Ou la sculpture comme socle ?
Face au silence de l’univers, nous avons notre imaginaire, nous avons la force de l’art pour changer la pierre en œuf, la force de la sculpture à faire chanter l’arbre : lien primordial avec la nature, avec l’univers.
Le sacré est dans ce lien. Avec un chœur de petits moines veilleurs.

C’est dans le lien humain que la quête de sens peut prendre racine : fraternité, solidarité. Nous prenons racine dans les étoiles.